L'évaporation de l’eau dans les bassins industriels au Maroc : une urgence invisible, des solutions innovante

Bassin de traitement des eaux non couvert

Couverture du bassin avec les shade balls

Introduction

Au Maroc, la gestion des ressources en eau est devenue un enjeu critique, en particulier dans les secteurs industriels fortement dépendants de cette ressource vitale. Avec une réduction constante des réserves d'eau douce en raison du changement climatique et de l'accroissement des activités humaines, le phénomène d’évaporation de l’eau dans les bassins industriels est souvent sous-estimé, bien qu’il contribue de manière significative à ce problème. Cet article explore l’ampleur de ce défi, ses conséquences économiques et environnementales, et met en lumière des solutions innovantes pour y faire face.

1. L’ampleur du problème : l’évaporation dans les bassins industriels

Chiffres clés

• Selon l'Observatoire National de l’Eau, le Maroc perd environ 60 % de ses ressources en eau de surface chaque année à cause de l’évaporation.

• Les bassins industriels non couverts enregistrent des pertes moyennes de 2 à 3 mètres cubes d’eau par jour par hectare, un chiffre alarmant dans un pays où chaque goutte d’eau compte.

• Estimation quotidienne: Le Maroc perd environ 1,5 million de mètres cubes d'eau par jour en raison de l'évaporation, ce qui représente environ un tiers des besoins en eau potable du pays.¹

  Facteurs aggravants

• Les régions marocaines exposées à des températures extrêmes, atteignant souvent 45°C en été, subissent une évaporation accrue.

• Le vent et l’exposition solaire directe amplifient ces pertes, mettant à mal les efforts de conservation d’eau.

• Durant les cinq dernières années, le Maroc a subi une sécheresse sévère, impliquant une nouvelle baisse des apports en eau qui avoisinent désormais les 5 milliards de mètres cubes. Trois phénomènes expliquent cette baisse :

  → La baisse des précipitations :

      En termes de pluviométrie, la majeure partie du pays a connu un déficit, à l'exception de la              région nord-ouest où une anomalie positive a été enregistrée, atteignant jusqu'à +50% dans le      région du Tangérois. ²

     Le reste du Maroc a subi un déficit pluviométrique compris entre 10% et 100%, avec un déficit    particulièrement marqué sur les versants sud-est et le sud de l'Oriental.²

      → L’augmentation des températures :

Le printemps 2024 a été marqué par des températures anormalement chaudes sur l’ensemble du Maroc. L’anomalie de la température a dépassé la normale climatique, avec des valeurs allant jusqu’à +1°C sur les côtes atlantiques nord et certaines régions des provinces sud.²

Le reste du pays a connu des anomalies variant entre +1°C et +3°C, avec des températures particulièrement élevées sur l'Oriental et les versants sud-est. Par rapport aux données de référence de 1991-2020, ce printemps se classe parmi les plus chauds depuis 1981, avec une anomalie moyenne nationale de +1,18°C. Il suit le printemps 2023, qui détient le record avec une anomalie de +2,05°C, et le printemps 2017, en deuxième position avec une anomalie de +1,74°C.²

      → La baisse de l’enneigement, qui est aussi un élément important en termes d’apport en eau ;

Ce réchauffement fait perdre au Maroc 1,5 million de mètres cubes d’eau par jour, sous l’effet de l'évaporation.¹

En 2024, le Maroc possède un total de 158 stations d'épuration des eaux usées (STEP). Ce chiffre a été atteint dans le cadre d'un programme national visant à améliorer l'assainissement et la gestion des eaux usées dans le pays, sans compter les bassins de rétention des eaux pluviales, notamment le bassin de régulation hydraulique à Tadla, qui servira à irriguer 20 000 hectares de terres agricoles.

Impact financier

Les entreprises marocaines investissent des millions de dirhams chaque année pour réapprovisionner leurs bassins en eau, augmentant ainsi les coûts d'exploitation.

• Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI) 2020-2027 : Ce programme prévoit un investissement total de 3,04 milliards de dirhams (MMDH), avec des allocations spécifiques de 889 millions de dirhams en 2023 et 1,64 MMDH en 2024 pour améliorer l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation.³

2. Conséquences de l’évaporation : des impacts multiples

1. Pénurie d’eau

Dans un contexte de stress hydrique, chaque mètre cube perdu par évaporation aggrave la rareté de l'eau, mettant en péril la production industrielle et agricole.

Le Maroc a connu une forte diminution de sa disponibilité en eau renouvelable par habitant entre 1960 et 2020, passant de 2560 m³ à environ 620 m³ par an. Cela le place en stress hydrique structurel, avec une disponibilité en eau en dessous de 1000 m3 par personne par an et approchant le seuil critique de 500 m3, signifiant une pénurie absolue. Cela illustre clairement comment la demande en eau peut excéder l'offre disponible, engendrant des tensions et des déficits en eau douce.

2. Qualité de l'eau

 L’évaporation augmente la concentration en sels et contaminants dans les bassins, rendant l'eau inutilisable pour certaines applications et nécessitant des traitements coûteux.

Avec la diminution du volume d'eau due à l'évaporation, la concentration des polluants dans l'eau restante augmente. Cela peut entraîner :

• Détérioration de la qualité de l'eau : Les substances chimiques et les contaminants deviennent plus concentrés, ce qui peut nuire aux écosystèmes aquatiques et à la santé humaine.⁴ ⁵

• Eutrophisation : L'augmentation des nutriments dans l'eau due à la concentration peut favoriser la prolifération d'algues nuisibles, entraînant une dégradation supplémentaire de la qualité de l'eau.⁶

3.Des solutions innovantes : focus sur les Shade Balls

Un outil technologique adapté aux besoins du Maroc. Les shade Balls sont des sphères flottantes en polyéthylène à haute densité qui couvrent la surface des bassins pour :

• Réduire jusqu’à 90 % des pertes par évaporation, grâce à la réduction de l’exposition au soleil et au vent.

• Limiter la prolifération d’algues, en diminuant la lumière disponible pour leur croissance.

• Améliorer la qualité de l’eau, en prévenant la contamination par la poussière et les débris.

• Réduire les émissions gazeuses, notamment les émissions d’ammoniac, comme le confirment des certifications reconnues.

Les boules sphériques fonctionnent en créant une barrière physique entre l'eau et le soleil. Cela permet de réduire la quantité d'énergie solaire absorbée par l'eau, ce qui ralentit le processus d'évaporation. Ces boules peuvent également aider à réduire la croissance des algues et la formation de bromates, deux contaminants qui peuvent affecter la qualité de l'eau.

Un exemple de succès international :

Aux États-Unis, et depuis leur déploiement en 2015, les shade balls ont été largement considérées comme une solution innovante pour améliorer la gestion de l'eau dans le Grand Réservoir de Los Angeles.

Les shade balls, au nombre de 96 millions, ont été introduites pour :

• Réduire l'évaporation : Les officials ont estimé que ces sphères pouvaient diminuer l'évaporation de l'eau jusqu'à 90 %, permettant d'économiser environ 300 millions de gallons d'eau par an, suffisants pour alimenter 8 100 personnes en eau potable.⁷ ⁸

• Améliorer la qualité de l'eau : En bloquant les rayons UV, les shade balls préviennent la formation de bromate, un composé cancérigène, et limitent la prolifération d'algues nuisibles.⁹

Pourquoi les Shade Balls sont idéaux pour le Maroc :

• Faciles à installer et à entretenir.

• Adaptés aux conditions climatiques extrêmes du pays.

• Rentables sur le long terme, avec un retour sur investissement élevé.

4. Agir maintenant : un appel à la mobilisation

Le défi de la gestion de l’eau au Maroc n’est pas une fatalité. Les solutions existent, et les Shade Balls en sont la preuve. En adoptant des technologies innovantes, les acteurs industriels peuvent non seulement réduire leurs coûts d’exploitation, mais aussi jouer un rôle majeur dans la préservation des ressources naturelles pour les générations futures.

Que faire maintenant ?

• Entreprises : Investissez dans des solutions écologiques pour améliorer votre efficacité hydrique.

• Décideurs : Soutenez les initiatives qui favorisent l’adoption de technologies respectueuses de l’environnement.

• Citoyens : Sensibilisez autour de vous à l’importance de préserver chaque goutte d’eau.

Conclusion :

L'évaporation de l’eau dans les bassins industriels représente un enjeu majeur au Maroc, mais c’est également une opportunité d’innover et d’adopter des solutions durables. Avec des technologies comme les Shade Balls, nous avons les moyens de réduire les pertes, de protéger notre environnement et d’assurer une utilisation optimale de nos ressources hydriques. Ensemble, nous pouvons faire une différence significative.

Êtes-vous prêts à passer à l’action ? Contactez-nous pour découvrir comment les Shade Balls peuvent transformer vos bassins industriels et contribuer à un avenir durable.

Références

1. Medias24. "Un entretien avec Nizar Baraka : Ce qu’il faut savoir sur la problématique de l’eau au Maroc." Disponible sur : https://medias24.com/2024/01/18/un-entretien-avec-nizar-baraka-ce-quil-faut-savoir-sur-la-problematique-de-leau-au-maroc/.

2. Google Drive. "Document sur la gestion de l’eau." Disponible sur : https://drive.google.com/file/d/19U8lPrq09BhqId_8x_XFSodRxE5YAD6X/view?usp=sharing.

3. Les Éco. "Approvisionnement en eau potable et irrigation : un investissement massif pour combattre le stress hydrique." Disponible sur : https://leseco.ma/maroc/approvisionnement-en-eau-potable-et-irrigation-un-investissement-massif-pour-combattre-le-stress-hydrique.html.

4. CIEAU. "Réchauffement climatique : les conséquences sur l’eau." Disponible sur : https://www.cieau.com/eau-transition-ecologique/enjeux/rechauffement-climatique-les-consequences-sur-leau/.

5. Thèses.fr. "Les impacts de la gestion de l’eau." Disponible sur : https://theses.fr/s376518.

6. Développement Durable Pays de la Loire. "Les plans d’eau et leurs impacts sur les milieux." Disponible sur : https://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-plans-d-eau-et-leurs-impacts-sur-les-milieux-a6232.html?lang=fr.

7. PBS News Hour. "Why 96 million plastic shade balls dumped into the LA reservoir may not save water." Disponible sur : https://www.pbs.org/newshour/science/why-96-million-plastic-shade-balls-dumped-into-the-la-reservoir-may-not-save-water.

8. Journal de Montréal. "96 millions de balles de plastique pour protéger l’eau potable de Los Angeles." Disponible sur : https://www.journaldemontreal.com/2015/08/12/96-millions-de-balles-de-plastique-pour-proteger-leau-potable-de-los-angeles.

9. Paris Match. "La technique de Los Angeles pour contrer la sécheresse." Disponible sur : https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/La-technique-de-Los-Angeles-pour-contrer-la-secheresse-812741.